Historique et présentation
Située de part et d’autre de la rivière Ariège, la commune de Mercus-Garrabet, d’une superficie de 1479 hectares, date de l’époque romaine. Son altitude est comprise entre 452 et 1 600 m. Trois villages, Mercus, Garrabet et Amplaing, et 2 hameaux, Jarnat et Croquié la composent. Sa population compte 1199 habitants (en 2017).
La commune appartient au canton du Sabarthès et fait partie des 20 communes de la Communauté des Communes du Pays de Tarascon.
Des sites dont certains ne sont plus que des vestiges, témoignent de son riche passé historique.
Mercus
Le village est dominé au Nord par un immense bloc de granit sur lequel se dresse une magnifique église romane. Il est probable que ce site privilégié, véritable belvédère ait pu supporter un autel païen, ou peut-être une tour d’observation ou encore une pile portant des inscriptions en l’honneur de Mercure, le dieu du commerce et des voyageurs, d’où serait venu le nom de Mercus.
L’église dont une partie est classée monument historique date du XII siècle ainsi que l’indiquent les modillons à têtes d’animaux de la porte, et les bases élégantes des colonnettes. Cependant leurs chapiteaux et ceux des arcades des absides ornés de sculptures barbares d’un faible relief, paraissent indiquer une époque plus ancienne. Elle se dresse sur un bloc de granit.
La légende prétend que Charlemagne au lieu-dit « Roche de Carol » repoussa les Sarrazins. On a retrouvé dans la partie de la plaine y attenant des armes primitives, des fers de chevaux et même quelques ossements humains et un grand nombre de monnaies Romaines.
La couverture en ardoise du clocher, fine silhouette pyramidale fut refaite et terminée en 1954.
Si l’on en croit la rumeur publique, elle serait reliée par un souterrain au « château ». Ce dernier, situé au centre du village, date du l4ème siècle. Les quatre consuls administraient le district depuis ce lieu. Seule subsiste de cet édifice démoli en 1638 par Richelieu, la tour à 3 étages.
Garrabet
En 1244, le village s’appelait Gavarreto, il a été réuni avec Mercus vers 1790/1794.
Le château du même nom surplombait l’Ariège (emplacement du barrage EDF actuel). Détruit au cours des guerres de religion, ses vestiges s’étendaient sur 1200m.
Roger III, Comte de Foix, donne le château à l’abbaye St Volusien de Foix en 1121
Le 10 décembre 1611, Noble André Mercié, seigneur de Mercus, donne le château à son beau-fils Abel de Soubiran, Seigneur du Falga.
Le 20 juillet 1 621, le château gouverné par le Sieur de Fantillon, Seigneur de Gudanes, est pris par les armées royales (catholiques). Démantelé par arrêté du parlement de Toulouse, il sera rasé en 1622.
Pierre de Garrabet, troubadour ami du Comte de Foix, issu de la famille « De Garrabet » (apparue au 13ème siècle) naquit au château.
Sur l’Ariège tout au Nord de la commune le « pont du diable » fortifié à deux arches, sa construction paraît remonter au XIll~ siècle.
Il fut un pont à péage très fréquenté évitant à ses usagers un immense détour par Foix et Tarascon sur Ariège.
Amplaing
Sur « Le Roc de Barry », se dressait le château de Castelpenent, détruit par Simon de Montfort en 1211.
Un premier ouvrage fortifié fut construit sur ce rocher. Cet ouvrage aurait été pris et occupé par les sarrasins qui auraient été chassés par les armées de Charlemagne vers 778.
Dans son testament, en 1002, Roger 1” comte de Carcassonne, donne à Bernard, son second fils le droit qu’il avait sur le château de Castelpenent.
En 1034, Mort de Bernard, comte de Couserans et de Foix, fils de Roger 1” Comte de Carcassonne qui avait eu le Comté et l’Evêché de Couserans, avec le “païs” de Foix. Son fils Roger eut en héritage le château de Foix, Castelpenent , Roquemaure, Lordat…, il hérita en sorte du Pays de Foix et devint ainsi le premier comte de Foix.
En 1095, Roger Il qui décide d’aller en Terre Sainte, donne, s’il n’a pas de postérité, les lieux et châteaux de Foix, Castelpenent,… Ainsi que les autres châteaux, villages et domaines qu’il avait dans ce comté à la Vicomtesse Ermangarde sa cousine, et son fils, Bernard-Aton.
En 1211, Simon de Montfort enlève et détruit le château de Castelpenent.
Le 13 août 1860, un incendie important détruit la quasi-totalité du village.
Un dolmen, situé à l’origine au pied du Rocher de Barry à Amplaing, a été déplacé lors de la création de la 2 x 2 voies. Il est désormais reconstitué au Communal.
Par arrêté préfectoral du 26 janvier 1965 Amplaing a été rattaché à la commune de Mercus-Garrabet.
Histoire de deux hameaux : Jarnat et Croquié
Reliées par un chemin de traverse, ces deux localités dont les habitants vivaient essentiellement des produits de leur exploitation agricole, ont vu peu à peu leur population diminuer avant de connaître à partir de la fin du 2Oème siècle un renouveau. En effet, attirés par la beauté des sites, ou pris par le désir de retrouver la terre de leurs ancêtres, de nouveaux habitants sont venus y construire des habitations ou rénover les maisons familiales.
Résidences principales et secondaires redonnent vie aux deux hameaux, qui ont cependant conservé leur vocation première : vaches, chevaux, et autres moutons paissent paisiblement dans les prés avoisinants.
Jarnat
Situé à 2 km au-dessus de Mercus, à flanc de montagne au milieu d’un écrin de verdure, cet hameau se dresse à 660 mètres d’altitude. On n’y trouve ni école ni église.
La population est passée de 65 habitants (9 foyers) à 78 habitants (43 adultes, 35 enfants) en 1752 puis à 180 en 1765. En 1896 on comptait 17 ménages.
L’espace habité en 1834 : 21 maisons de village, 9 sols ou aires*, 11 granges, 6 « patus **» Les espaces bâtis et non bâtis se partagent moitié/moitié la zone habitée.
* les sols ou aires, étaient utilisés pour le battage des épis.
** les “patus” (environ 5m/6m) : enclos des animaux de la basse-cour et des cochons.
Croquié
Niché au creux de la montagne à 900 m d ‘altitude ce village de caractère jouit d’une très belle vue sur la chaîne des Pyrénées.
La population était de 41 habitants (9 foyers) en 1390, 175 en 1765. En 1896 on dénombrait 31 ménages.
L’école, construite à l’entrée du hameau en 1878, a fermé ses portes en 1968 par manque d’effectif. Depuis sa réhabilitation, elle contient au rez-de-chaussée, un préau et une salle souvent utilisés pour les fêtes associatives ou familiales. Au premier étage, le logement occupé jadis par l’instituteur est devenu un appartement locatif.
Pendant la guerre de 39/45, se forma à Croquié un noyau de résistants qui sont à l’origine de la 3101ème Cie FTP (Franc-Tireurs des Partisans) de l’Ariège dont Paul Balasc, de Croquié fut l’un des membres. Sur la porte d’origine de l’ancienne cabane de Carmille est gravée l’étoile de David, près de laquelle on peut lire F.F.I – R.F. (Forces Françaises de l’Intérieur – République Française)
Enfin, notons la présence d’un monument du culte mégalithique, au Col du Traoucadou appelé « Roc des Sorcières ». Dans cette roche, située en bordure de chemin qui mène au Fourcat, sont gravées de main d’homme des empreintes remontant à plusieurs millénaires.
Au gré de vos promenades sur les chemins ruraux qui sillonnent notre campagne, votre attention pourrait être retenue par l’un des nombreux « orrys » implantés sur notre commune. Constructions en pierres sèches, ils servaient de refuge aux bergers, ou pour les travaux des champs.